Atelier TERRES DE TAMARIS

Sculpture

Bonaparte 1793

Bonaparte 1793

Napoleon La Seyne

Première édition des journées napoléoniennes. J’obtiens un stand d’expo au Fort Balaguier pour mes petits bustes de grognards. C’est plutôt fun à faire tous ces galurins ! De vraies cibles sur le champ de bataille !

J’ai un moment d’empathie pour le lancier dressé sur son cheval avec son casque rouge et or orné d’un flammèche rouge… une cible humaine visible à des lieues. 

Je pense soudain aux caricatures d’Honoré Daumier, les têtes de politiciens exposés au musée d’Orsay à Paris. Elle m’avaient beaucoup amusée lorsque j’étais encore jeune étudiante en art… Deux terres chamottées aux caractéristiques de rétractation et cuisson compatibles, une rouge et une noire. Je nuance avec un engobe blanc. Voilà pour la charte couleur !

Je commence par Bonaparte que je choisis de faire jeune à l’époque où il n’est qu’un jeune officier encore obscur. La libération de Toulon le mettra définitivement dans la lumière. La terre est craquelée au chalumeau. Le montage est difficile, la terre friable et lourde, le chapeau tout en porte-à faux. Moche. trop imposant. le visage volontaire est écrasé. Je le déchire. Combat pour lui en 1793, combat pour moi en 2021.

Lancier - Armée de Bonaparte

Lancier – Armée de Napoléon – 2021

Bonaparte à Toulon
Napoléon à Toulon

Le hussard m’impressionne par la hauteur de sa coiffe. La partie poilue représente deux fois la hauteur de la face et le flammèche aussi. Bref le visage ne fait qu’un cinquième de la hauteur. Mais le visage disparait sous cette masse. Alors je triche, je réduis la proportion de la coiffe.

La technique de la terre craquelée s’adapte bien au volume de la coiffe. Elle donne un côté texturé en évitant l’effet poil fait à la main. C’est plus graphique.

L’officier suit de près. Je tiens le chapeau, maintenant on est sur le champ de bataille. Le visage montre la tension, la langue lâche un cri. La terre
 craquelée montre la rudesse du terrain, les traits non lissés du visage le mouvement.

Ensuite j’enchaîne : le grenadier, le cuirassier, le chasseur. J’essaie de varier les visages, mais je n’ai pas l’effet caricature de Daumier. C’est plus sage indépendamment de ma volonté.

Chasseur

Cuirassier

Grenadier

Je ressors mon vice-amiral, certes plutôt second empire mais sans la coiffe, ce n’est guère identifiable.